Les groupes islamistes ont recruté des dizaines d’anciens soldats français, un nouveau rapport troublant a révélé moins de trois mois après une attaque terroriste par un membre du personnel au siège de la police à Paris a choqué la nation.
Plus d’un tiers des anciens combattants sont convertis à l’islam et près de la moitié ont servi dans des unités d’élite de la Légion étrangère, des parachutistes, des commandos ou des marines où ils ont acquis une expertise dans le combat et la manipulation d’armes et d’explosifs.
Le journal conservateur Le Figaro a publié mercredi des extraits du prochain rapport du Center for the Analysis of Terrorism, un groupe de réflexion basé à Paris.
Le rapport indique que l’armée française «constitue une cible de recrutement stratégique pour les groupes terroristes… et les anciens soldats représentent des atouts considérables pour ces groupes».
Le rapport, «Soldats et djihad», décrit 23 anciens militaires «identifiés au sein d’organisations terroristes [principalement Isil] ou impliqués dans le complot d’attaques terroristes».
Un précédent rapport parlementaire avait noté qu’une trentaine d’anciens militaires avaient rejoint des groupes djihadistes depuis 2012. Plusieurs anciens légionnaires ont été arrêtés pour des complots terroristes en France, et d’anciens parachutistes ou commandos sont devenus des chefs d’unités de combat d’Isil en Syrie ou en Irak.
D’autres qui sont restés en France ont été impliqués dans la planification d’attaques contre des soldats ou des sites militaires.
Certains des anciens militaires “se sont radicalisés après avoir rejoint l’armée française, tandis que d’autres ont commencé à se radicaliser après avoir quitté l’armée”, indique le rapport.
«Cependant, certains envisageaient de rejoindre des groupes djihadistes avant d’être recrutés par les forces armées françaises.»
O ne ce combat est nommé Boris V., de Charente, en France du sud-ouest, qui est devenu un commando d’air spécifiquement pour acquérir des compétences qui seraient utiles à un groupe terroriste.
Il a reçu le nom de guerre de «Younous le déserteur» et a été tué près d’Alep, en Syrie, en 2016.
Frédéric R., un ancien légionnaire dans la soixantaine qui s’est converti à l’islam, a été arrêté le mois dernier et a avoué avoir aidé un groupe de jeunes radicalisés à planifier des attaques.
Le renseignement militaire français a déclaré que les efforts pour détecter et prévenir la radicalisation avaient été intensifiés plus tôt cette année et que “plusieurs cas montrant des signes de bas niveau” étaient actuellement surveillés.
Il a déclaré qu’aucun de ces cas ne présentait un danger immédiat et que “le niveau de menace de l’islam djihadiste sunnite au sein des forces armées est désormais considéré comme faible”.
En octobre, un policier radicalisé a poignardé à mort quatre personnes au siège de la police à Paris, soi-disant l’un des bâtiments les plus sûrs de France.
Thibault de Montbrial, un ancien parachutiste et chef du Center for Internal Security Studies, un autre groupe de réflexion, a déclaré au Telegraph: «La question de la détection des personnes susceptibles de se radicaliser pendant leur service [dans les forces armées] est capitale. Même si l’armée est une formidable institution d’intégration et de cohésion, le risque est réel ».