La dette française
Par Tristan Audras
Quelques chiffres
Dette : Le montant de la dette publique s’élevait en 2023 à 3 100 milliards d’euros soit 110,6% du PIB. Il devrait atteindre 3 275 Mds€ soit 112% du PIB en 2024.
Déficit : En 2023, le déficit public s’établit à 153,9 milliards d’euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), après 4,7 % en 2022 et 6,6 % en 2021.
Charge budgétaire de la dette : la charge de la dette, c’est-à-dire le remboursement des intérêts des emprunts précédents était de 55Mds€ en 2023 (2.2% du PIB) et est estimé à 52Mds€ dans le projet de loi de Finance de 2024. La fondation IFRAP prévoit que ce montant atteindra 67Mds€ en 2027 ce qui en ferait un poste de dépense supérieur au Ministère de l’Éducation nationale.
L’augmentation de la charge de la dette s’explique principalement par l’Inflation, la hausse des taux d’intérêt de court terme et l’augmentation du volume de la dette.
Qui détient la dette française ?
La dette française est détenue à 52% par des non-résidents (29% hors zone euro et 23% dans la zone euro). Il s’agit du cinquième total le plus élevé parmi les pays de l’OCDE (comparable à l’Allemagne ou à l’Irlande). Pour rappel, la détention de la dette par des investisseurs étrangers comprends plusieurs avantages :
- Cela témoigne de la confiance et de la liquidité de notre dette
- Cela augmente l’offre de monnaie et donc réduit les coûts
- Cela réduit les risques en cas de choc qui frapperaient une zone économique
Cependant les investisseurs non-résidents sont bien sur moins concernés par la situation économique du pays et donc dans une certaine mesure moins fiable. De plus, un pays dont la dette est majoritairement détenue à l’étranger questionne sur sa souveraineté.
Depuis la crise de 2008 la BCE a lancé plusieurs fois des programmes massifs de rachat d’actif d’État de la zone euro. Cela a permis indirectement de financer les politiques budgétaires de ces pays en prenant en charge leurs déficits. La banque de France détient ainsi aujourd’hui 20 à 25% de la dette française.
Annulation de la dette ?
Cette question est en débat même si les traités l’interdisent formellement. Aujourd’hui la BCE rachète de la dette sur le marché secondaire c’est-à-dire à des investisseurs qui possèdent déjà des obligations d’Etat. La BCE pourrait annuler la dette qu’elle détient sans pour autant faire faillite car elle peut créer autant de monnaie qu’elle veut. Néanmoins cette annulation dévaluerait son actif et risquerait donc de faire perdre de la valeur à l’euro.