Des vidéos expliquant comment réagir en cas d’attaque terroriste seront bientôt diffusées par le gouvernement.
SÉCURITÉ
Ce matin de février, des « huiles » de la Défense, de l’Intérieur, du Samu ou des pompiers sont réunies dans un auditorium de la Bibliothèque nationale de France. Des exposés de ces responsables, on attendrait l’habituel discours sur les vertus d’un État puissant et d’une administration forte lorsque la France est attaquée. Mais plusieurs phra-ses, prononcées à la tribune, intriguent. Ainsi, le préfet Evence Richard : « Il va falloir vivre avec la menace terroriste et les pouvoirs publics ne vont pas tout régler. » Le lieutenant-colonel des pompiers Lu-dovic Pinganaud : « Nous devons nous préparer à être sidérés, à devoir affronter des situations pires que celles que nous pouvons imaginer. Il faut développer nos capacités d’adaptation à l’improbable. » Le thème de la journée d’étude (* ) peut sembler ronflant – « Face au terrorisme, résilience et implication de la société ci-vile » – il touche un point concret : que peut faire chaque citoyen dans la pers-pective de nouvelles attaques terroris-tes ? Entre vouloir ne rien changer à ses habitudes au prétexte de ne pas tomber dans le piège tendu par les djihadistes, adopter la doctrine du « comme si de rien n’était » et céder à la paranoïa ou à ladémagogie belliqueuse, façon Donald Trump qui incite presque chaque Fran-çais à porter une arme (2), un espace existe. La mentalité des Français évolue, le sujet n’est plus tabou mais évidem-ment anxiogène. D’où la nécessité pour l’exécutif, déjà taxé d’avoir emprunté un virage sécuritaire, de ne pas en faire trop dans ce registre tout en encourageant les initiatives.
« Run, hide, fight »
Preuve de cette volonté de « vigilance citoyenne » au plus haut niveau, des vi-déos, montées par deux services placés sous l’autorité de Manuel Valls (3), seront diffusées auprès du grand public dès la semaine prochaine. Elles approfondis-sent les consignes de la plaquette intitu-lée « Réagir en cas d’attaque terroriste » et placardée dans tous les lieux publics depuis le 13 novembre. Ces consignes tiennent en trois points : « S’échapper, se cacher, alerter », sur le modèle du « Run, hide, fight » américain, le terme « fight » (combattre) ayant été remplacé par un « alerter » plus conforme à la culture française. Dans le même registre, des guides détaillés vont être distribués aux chefs d’établissements scolaires, aux res-ponsables de centres commerciaux ou directeurs de salles de spectacle pour leurindiquer la marche à suivre (autant que possible) en cas d’attentats…