Situation démographique des outre-mer et le maintien des forces vives dans ces territoires
Le 22 janvier, la délégation aux outre-mer déposait son rapport d’information sur la situation démographique des outre-mer et le maintien des forces vives dans ces territoires. L’analyse démontre une grande diversité de situations démographiques selon les territoires concernés, entre baisse de la natalité et explosion du solde migratoire.
Les démographies des territoires français ultramarins présentent une grande diversité de situations
Ainsi deux situations extrêmes se concrétisent :
- Un dépeuplement résultant de la fuite des forces vives ainsi qu’une baisse de la natalité (Antilles, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin)
- Une explosion démographique résultant de l’allongement de l’espérance de vie ainsi qu’un solde migratoire élevé (Guyane et Mayotte)
La Guadeloupe et la Martinique sont les deux seules régions françaises à avoir perdu de la population entre 2015 et 2021. La population diminue de 0,5% par an en moyenne depuis 2012, le nombre de naissances baisse de 3,7% en 2023. En Martinique, le nombre de naissances a baissé de 41% entre 1994 et 2023 ; il s’agit de la plus vieille région de France. Dans les Antilles, le solde migratoire est largement déficitaire. Ce décroissement de la population est largement favorisé par une fuite importante des forces vives pour des raisons d’études et d’emploi. Ainsi se pose la question de la survie de la culture à travers la pratique de la langue locale et la perpétuation des traditions des territoires.
Au contraire, la Guyane perd des habitants en termes de solde migratoire mais on constate tout de même une croissance rapide de la population due à une natalité importante (3,32 enfants par femme en 2023). A Mayotte, sans compter l’immigration clandestine, la population a doublé entre 1997 et 2017. Le solde migratoire est largement positif, l’âge moyen des Mahorais est de 23 ans contre une moyenne nationale de 41 ans.
Pour garantir la viabilité économique et sociale de ces territoires, il faut plaider une politique publique du retour au pays par la priorisation de l’emploi. Cela passe aussi par le développement d’infrastructures éducatives et économiques pour retenir les jeunes.
La divergence de la situation démographique dans les territoires ultramarins entraîne des conséquences sur l’offre des services publics avec d’un côté la suppression de postes et de l’autre l’incapacité à établir un service public de qualité faute de moyens capacitaires.
Source
Assemblée nationale, janvier 2025