Rapport du Sénat sur les émeutes de Juin 2023
Du 27 juin au 7 juillet 2023, notre pays a connu un déferlement de violences que le Sénat a analysé en détail.
Un dramatique bilan humain et de lourds dégâts matériels
Le Sénat chiffre à 793 millions d’euros le coût des émeutes de 2023, soit quatre fois plus qu’en 2005. [1]
- 40% des sinistres déclarés concernent l’Île-de-France
- 42,5% du coût total des émeutes concerne l’Île-de-France
- 12 031 véhicules incendiés
Deux personnes décédées et plus d’un millier de blessés.
782 agents des forces de l’ordre blessés en neuf jours, soit près de quatre fois plus qu’au cours des vingt-cinq nuits d’émeutes de 2005.
- 674 policiers
- 108 gendarmes
- 3 sapeurs-pompiers
Le profil-type des émeutiers
50 000 émeutiers, la plupart des mineurs, dont 29% d’étrangers
- 91% des auteurs sont des hommes
- 71% sont de nationalité française
- Une moyenne d’âge entre 17 et 18 ans.
Un tiers des 3 500 personnes interpellées sont des mineurs
Le travail d’enquête judiciaire se poursuit. Il concerne souvent des personnes déjà connues des services de police.
Des motivations protéiformes : entre défiance de l’autorité et opportunisme
Pourcentage des individus justifiant leur participation aux émeutes :
Motif de participation |
Pourcentage |
Décès du jeune homme |
8% |
Contestation de l’action des forces de l’ordre |
10% |
Une amplitude géographique qui dépasse les seuls quartiers “sensibles”
Si les quartiers sensibles ont été les plus durement touchés par les émeutes de juin 2023, l’impact de ces violences s’est étendu bien au-delà.
- 38,9% des sinistres déclarés aux assureurs concernaient l’Île-de-France, mais cette région n’est pas la seule à avoir été frappée.
- L’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France ont également subi de lourdes dégradations, avec respectivement 13,1% et 8,6% des sinistres.
- Aucune région n’a été épargnée
Au total, 672 communes réparties dans 95 départements ont été touchées par les violences.
Le rôle déterminant joué par les réseaux sociaux
Ces événements ont représenté près de 15% de l’activité totale des réseaux en France pendant cette période.
Des plateformes telles que X (Twitter), Facebook et Snapchat ont été utilisées pour :
- Diffuser des informations et des images en temps réel
- Coordonner les rassemblements et les actions, facilitant la mobilisation et la propagation des émeutes
- Répandre des rumeurs et de la désinformation
Violent affrontement contre les forces de l’ordre
- Des milliers de tirs de mortiers d’artifice recensés.
- 47 attaques de casernes de gendarmerie enregistrées.
Augmentation de la population carcérale
- Création de 30 000 nouvelles places de prison annoncée par le gouvernement (sans calendrier)
- 15 000 places de prison prévues d’ici 2027 par le ministère de la Justice