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Rapport de la Cour des Comptes « L’OFAST et les forces de sécurité intérieure affectées à la lutte contre les trafics de stupéfiants »
Le 27 novembre 2024, la Cour des comptes publiait un rapport sur l’Ofast et les forces de sécurité intérieure affectées à la lutte contre les trafics de stupéfiants. La France, comme les autres pays européens, est exposée à une menace grave liée aux trafics de stupéfiants. Elle est une cible privilégiée par les narcotrafiquants, du fait de sa proximité avec les principaux centres de production (Amérique Latine, Maghreb, Nord de l’Europe) et de ses infrastructures de transport, qui autorisent la circulation nationale et européenne des produits. Elle est à la fois un marché pour écouler les drogues, un espace de transit et une zone de rebond où la marchandise passe d’un mode de transport à un autre.
- La France est fortement exposée au narcotrafic pour des raisons stratégiques [1]
- Le marché européen est en pleine expansion, 3,5 milliards d’euros de bénéfices en France en 2023
- En France, 600 000 personnes disent avoir consommé au moins une fois dans l’année de la cocaïne en 2022 (1 adulte sur 10 en a consommé au moins une fois au cours de sa vie
- 400 000 disent avoir consommé des drogues de synthèse au moins une fois dans l’année
- 900 000 consommateurs de quotidiens de cannabis en 2019 (+200% en 12 ans)
- L’usage et le trafic de stupéfiants est passé d’une couverture de 54% des communes en 2016 à 79% en 2022, même s’ils sont essentiellement concentrés sur 10% des communes
- ¼ des transactions sont dématérialisées et la livraison se fait désormais à domicile
- La criminalité associée augmente, le trafic se professionnalise : des multinationales travaillent avec des réseaux de distributions locaux
- Les gains générés alimentent des guerres des territoires où les trafiquants exploitent une main-d’œuvre “fragile”, le pouvoir financier des organisations facilite la corruption et nourrit les activités de blanchiment, ce qui nécessite la collaboration des polices concernées
- La lutte antistupéfiants représente 6% de l’activités des forces de sécurité intérieure pour un coût de 1,8 milliards d’euros en cas de forte mobilisation des effectifs (8,72%)
- L’Ofast a été créé par le décret du 26 décembre 2019 pour lancer une nouvelle dynamique dans cette lutte
- 55 millions d’euros de budget en 2023; augmentation du budget de 51% depuis son lancement; mise en place de cellules de renseignement opérationnel sur les stupéfiants; émergence d’un réseau d’actions et de partage d’informations
- La coordination de l’Ofast peut être améliorée, notamment en raison du caractère international de la lutte antistupéfiants
- L’apport de compétences transversales à la lutte contre le trafic de stupéfiants doit être renforcé : renseignement et analyse criminelle, Tracfin (service de renseignement financier), BRI (brigades de recherche et d’intervention), GOS (groupes d’observation et de surveillance), GIR (groupes interministériels de recherche)
- Après une décrue initiale de 25% des points de deal, leur nombre s’est ensuite stabilisé, les saisies et les mises en cause n’ont cessé d’augmenter mais “une stratégie claire doit être rapidement formalisée dans un nouveau plan de lutte”
- La lutte contre le blanchiment reste insuffisamment développée bien que particulièrement efficace
- Sécuriser massivement les enceintes portuaires et la lutte contre la corruption sont actuellement à l’étude
Principaux flux [2]
Évolution des saisies de stupéfiants (base 100 en 2013)
Consommation dans l’année des principales drogues hors cannabis parmi les 18-64 ans
Sources
[1] Cour des Comptes[2] Ofast