L’explosion des faits antisémites depuis le 7 octobre 2023
En 2023, le nombre de faits antisémites explosent passant de 436 à 1676 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur (+284% par rapport à 2022). Entre janvier et septembre 2023, les tendances étaient fidèles à celles observées l’année précédente (malgré un pic observé en juin – 89 actes) mais le nombre d’actes antisémites passent subitement de 43 en septembre à 563 actes en octobre, soit une multiplication par 13 du nombre d’entre eux. En novembre, ces chiffres se maintiennent à 504 avant de redescendre à 175 en décembre.
Lors de la très forte augmentation observée en octobre, le nombre d’atteintes aux personnes est particulièrement impressionnant puisqu’elles passent à 395 recensées, beaucoup plus que le nombre d’atteintes aux biens (168). La moyenne mensuelle d’actes était de 48,2 entre janvier et septembre 2023. Elle passe à 414 en moyenne entre octobre et décembre 2023.
Évolution en 2024
- Pour le premier semestre 2024, ce sont 887 actes qui ont été recensés, soit +192% par rapport au premier semestre 2023.
- Ils représentent 58% des actes par rapport à l’ensemble des agressions racistes et antireligieuses.
- Les lieux de culte sont fortement touchés puisque l’augmentation en un an est de 100%, soit 45 pour le premier semestre 2024.
- Les chiffres sont les mêmes pour les écoles et les lycées.
Les actes antireligieux entre 2014 et 2021
L’enquête sur les actes antireligieux entre 2014 et 2021 en France, confiée par le Premier ministre Jean Castex aux députés Isabelle Florennes et Ludovic Mendès, vise à établir un diagnostic des actes antireligieux pour dégager une tendance des actes antireligieux entre 2014 et 2021 en France. Ils reprennent les atteintes aux biens, aux personnes, les menaces et les discriminations. Au-delà des chiffres, le rapport soulignait déjà “une gravité croissante des faits”, en particulier pour les actes antisémites :
“Aux atteintes aux biens sont venues s’ajouter les atteintes aux personnes dans la sphère publique, puis les atteintes aux personnes dans la sphère privée. Le sentiment d’insécurité ou de harcèlement se déplace ainsi dans les foyers mêmes, avec le développement d’un antisémitisme « de proximité » qui ravive les traumatismes liés au meurtre de Sarah Halimi en avril 2017. 63 faits ont été recensés sur le lieu de vie en 2021, sachant que ce type d’actes risque d’être encore plus sous-estimé que ceux se déroulant dans la sphère publique.”
Le rapport met en avant que les actes anticatholiques semblent prendre le même chemin, avec une augmentation des atteintes aux personnes et non seulement des atteintes aux lieux de cultes.
Enfin il met en avant la progression des actes antimusulmans par des atteintes contre les lieux de culte sans interruption depuis 2018.
Sur ce graphique, 589 actes antisémites ont été recensés en 2018, soit 35,5%, alors que les juifs représentent moins d’1% de la population française selon l’Insee. 857 actes antichrétiens ont été recensés, soit 51,7%, et 213 actes antimuslmans l’ont été, soit 12,8%. Selon l’Insee, ils représentent 10% de la population.